LIVE REPORT / Revivez le concert de Rodrigo y Gabriela à Lille !
A les entendre jouer avec tant de facilité et de maîtrise, il est difficile de croire que le duo formé par Rodrigo et Gabriela a longtemps enchainé les échecs avant de triompher. C'est au Conservatoire du Mexique qu'ils se rencontrent pour la première fois, après avoir été tous les deux refusés. C'est un vrai coup de cœur musical. Ils entament leurs débuts au sein de Tierra Acida, groupe de métal faisant vivre la nuit mexicaine des années 90. Puis, ils reviennent à leur premier amour, le flamenco, et partent découvrir l'Europe. C'est alors un succès immédiat et le début d'une belle histoire musicale.
Une salle pleine à craquer !
20h, l'Aéronef de Lille est déjà bondé. On nous avait prévenus, le concert est complet. Les plus courageux sont arrivés bien avant et sont déjà devant, aux premières loges. C'est un public très varié : des jeunes, des moins jeunes, des parents, des couples d'amoureux... On retrouve même quelques métalleux, fans de la première heure.
C'est avec une entrée fracassante sous le coup des applaudissements que l'on retrouve le duo. C'est un véritable jeu de musiciens qui s'opère. Avec leurs guitares, ils se répondent, s'envoient des riffs, tapent le rythme. Un face à face musical qui ravit le public.
Des virtuoses de la guitare !
Et c'est parti pour 1h45 de show sous les cris et les encouragements du public, la salle se transforme en piste de danse. Gabriela est une vraie boite à percussion. Avec pour unique guitare, elle produit des sons et des rythmes à une rapidité folle. Il n'y a pas de batteur, c'est elle qui joue les percussions sur le corps de sa guitare en même temps que la guitare rythmique. Un écran, zoomant leurs mains, permet justement de suivre le cheminement des doigts sur les cordes.
C'est un vrai mélange de sonorités : flamenco, folk, jazz, hard rock... Un melting-pot de cultures mêlant des rythmes d'Amérique latine et d'Europe Occidentale. Pendant près de deux heures, ils nous font voyager, enchaînant des solos de guitare ou des sessions à deux, entrecoupés par des moments de discussion avec le public. Chaleureux et ouverts, ils vont chercher le public, lui parlent et partagent leurs sentiments. Ils évoqueront d'ailleurs la disparition des 43 étudiants mexicains, appelant à la mobilisation.
C'est avec la reprise de « Creep » de Radiohead qu'ils disent au revoir au public lillois. Une version flamenco teintée de sonorités latines, à l'image de ce duo haut en couleurs. On serait bien resté quelques heures de plus...
Camille Descroix