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Biographie de Tue Loup
Le dixième album de Tue-Loup est né sur les bords du Tage, à Lisbonne, avec l'écriture de la chanson « Tejo ». La langueur, la sensualité et la lumière voilée de ce bout d'Europe s'est déclinée tout au long du disque, « dans l'ombre d'un personnage plus ou moins fantasmé » dit le leader du groupe sarthois, Xavier Plumas. Un soleil bleu, une terre ocre, une peau brune... « C'est également un album empreint de peinture. Celle de Berthommier et de Badaire, dont les univers ont aussi à voir avec la saudade portugaise ». Jean-Gilles Badaire signe d'ailleurs les visuels du disque.
Après le véritable retour en grâce constitué par le précédent disque « 9 », le groupe de Xavier Plumas et Thierry Plouze se devait d'être à la hauteur. L'ingé son Jean-François Chauffour (fidèle depuis 18 ans) leur a heureusement ouvert les portes du studio Nodiva qu'il a monté en région parisienne : « nous avons eu envie relativement vite avec Xavier d'un album « assez » produit en s'ouvrant aussi à de nouvelles sonorités pour le groupe » explique-t-il. Ramo s'ouvre d'ailleurs plus que par le passé sur les claviers (grand piano, piano droit, Fender Rhodes, orgue, synthétiseurs)... Aux côté du bassiste Eric Doboka, ce disque sonne aussi le retour aux affaires de Romain Allanot, le batteur originel de Tue-Loup, qui partage la moitié des titres avec Cyril Bilbeaud. Et puis il y a la voix de Marlène, belle et chaude, qui se promène ici et là, colorant l'espace d'une lueur clair-obscur.
Tue-Loup brûle plus que jamais de cette beauté sombre et de cette poésie délicieusement toxique qui font qu'on s'attache à ce groupe années après années, modes après modes. A fortiori maintenant qu'il parvient à ouvrir des portes brillantes et efficaces sur son propos (Empreinte, Le Tigre Voyageur), sans concéder pour autant sur la richesse de ses textes, ni le temps
qu'il faut pour installer une ambiance (Hirondelle), ou l'envie toujours présente de sortir parfois du strict format de la « chanson française » (Ramo Contra O Medo). Une musique et des textes hors mode, d'une impalpable sûreté. Un goût certain pour la rêverie, une expression du réel derrière le réel.