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Nick Cave en concert à l'Accor Arena à Paris, on y était, on vous raconte !
20/11/2024

Nick Cave en concert à l'Accor Arena à Paris, on y était, on vous raconte !



Ce dimanche 17 novembre 2024, Nick Cave clôturait la première étape de sa tournée à l'Accor Arena à Paris, avant de reprendre la route sur le continent américain au printemps. Cette date restera symbolique pour lui avoir donné accès à sa plus grande salle en France après plus de quarante années de carrière fidélisant et renforçant à chaque tournée un public adepte.

Un concert à l'Accor Arena, ambition déjà tentée et annulée il y a cinq ans en raison de la pandémie, redonne un sens noble à la notion de carrière. A 67 ans, l'australien est entré dans la légende de ses modèles Presley, Dylan et Cash, en évoluant selon ses émotions, fâchant parfois ses fans avides de guitares et d'expériences post-punk.
La sortie de son album ‘Wild God' à la rentrée était guettée comme l'éventuel album de trop, peut-être redite d'un recueil ésotérique et intimiste. Finalement acclamé et qualifié de chef d'œuvre par la presse internationale, l'idée de le restituer dans des salles gigantesques challengeait de nouveau celui qui s'est fait adorer au Truck à Lyon, au Théâtre du Moulin à Marseille, au Théâtre Sébastopol à Lille, au Trianon à Paris, voire carrément l'intimiste Réservoir parisien en 1998. Donnez-lui plus d'espace et il l'occupe, poussant les meubles et les limites, à se demander si les concerts des quatre dernières décennies ne l'avait jamais frustré.


Nick Cave a épaté le soir où il était presque écrit que seule la notion de surprise manquerait. Plus loup-garou que jamais, il revient chaleureux, souriant et tactile avec son public, dans la continuité d'une mue scénique entamée il y a dix ans. Du premier au dernier rang, d'aucun ne peut quitter des yeux le maître de cérémonie, sauf pour quelques interventions décontractées et amusantes de son violoniste Warren Ellis. Les Bad Seeds en sont presque devenus un duo, avec un complice qui dépasse le rôle endossé jadis par les anciens piliers Mick Harvey et Blixa Bargeld d'Einstürzende Neubauten. Cette connivence inciterait à déplorer l'ombrage qu'il donne au reste de la bande, pourtant d'un niveau d'accompagnement très élevé. Mais plusieurs sourires et quelques mots entre Nick et Warren rappellent que ce compagnon est bel et bien celui qui lui a redonné « foi , espérance et carnage », après de terribles années de deuil. Aujourd'hui les Bad Seeds sont quelques compagnons de route, le bassiste de Radiohead et quatre choristes. L'obsession des écrits liturgiques et l'approche psalmodique des dernières années faisaient craindre le côté messianique de ce live, mais le renfort d'un chœur omniprésent a révélé un aspect inédit, inattendu et profond chez Nick Cave : l'Afrique. Evitant le piège et la lourdeur d'une messe attendue, c'est l'énergie des célébrations d'églises célestes d'Afrique de l'Ouest ou des dimanches matins à Harlem qui a lié le répertoire de toutes les périodes du chanteur, dynamisant même les nouveaux titres pour les mettre au diapason des historiques et frénétiques ‘Tupelo', ‘From her to eternity', ‘Papa won't leave you, Henry' durant plus de 2h30.


La conclusion du show s'entend dans la bouche des plus jeunes qui commentent en quittant la salle leur premier concert de Nick Cave, impressionnés par sa dimension presque surhumaine et magnétique. On rêve que certains auront eu le même choc que Nick lorsqu'Elvis a débarqué, ce qui lui a donné à jamais l'exigence de monter sur scène pour secouer, bouleverser et nous kidnapper en bon extra-terrestre.


Cette semaine, le « wild god » aura donc donné son plus grand concert en France dans tous les sens du terme et en attendant le prochain.


Live Report par Hervé Riesen.

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