Ce week-end, la Grande Halle de la Villette à Paris accueillait la troisième édition du Pitchfork Festival initié par le site web musical américain du même nom ; un événement célébrant à grande échelle les musiques indépendantes avec une grosse dominante électro-pop.
Infoconcert était sur place et vous raconte les cinq meilleurs live du festival !
5. JAGWAR MA / La formation australienne a balancé le rock psychédélique savamment contenu dans leur premier album, "Howlin" sorti cet été. En un clin d'oeil, le public du Pitchfork est embarqué et n'en ressort pas indemne : on croise à l'issue du live quelques fans transpirants, euphoriques d'avoir bondis sur les rythmes du combo qui n'a pas que le nom de félin. Une prestation chaleureuse et énergique appréciable, Gabriel Winterfield, Jono Ma et Jack Freeman étaient visiblement heureux d'être là, et nous avec.
4. DANNY BROWN / Première et plus fulgurante salve hip-hop du week-end, le MC Danny Brown monte sur scène avec tout les accessoires du parfait bad boy - dentition douteuse et survêtement - mais fait rapidement oublier son intrigante allure en balançant des premières rimes percutantes. Un flow implacable qui entraine la foule dans des hochements de tête simultanés. On soupçonne des textes largement basés sur ses relations avec la gente féminine (en témoigne quelques "Pussy" récurrents) mais on oublie rapidement d'essayer de comprendre le message pour se concentrer sur l'irrésistible déhanchement infligé.
3. OMAR SOULEYMAN / Le prince du raï version 2.0 monte sur scène vêtu d'un kefieh et de ses indéboulonnables lunettes de soleil sur le nez, pour se lancer (entre de nombreux remerciements) dans l'interprétation de ses titres - là, encore - entre tradition et modernité. Anciennement cantoné à l'animation de mariages en Syrie, le "papy" de la programmation semble lui-même étonné d'être à l'affiche de l'un des événements les plus avant-gardistes du moment. La faute à son électro bricolée sur des airs traditionnels des plus envoûtants et entêtants, propulsés jusqu'à nous par Björk et Damon Albarn. Le public est en liesse, tape des mains et balancent sans honte des warni warni à gorge déployée. Omar nous a tués.
2. HOT CHIP / Alors que l'attente était plutôt du côté de Panda Bear qui les précédaient, les anglais de Hopt Chip ont pris le public du Pitchfork de court, lui qui n'attendait qu'un vague combo venus présenter son dernier album ("In our Heads") s'est supris à se déhancher dès la première seconde du live - et jusqu'à la dernière - tant l'énergie dégagée par les sept membres du combo était communicative. Un hommage à Lou Reed ("Pale Blue Eyes") et quelques titres groovy incontournables plus tard, la salle était sous le charme et en redemandait.
1. DISCLOSURE / En montant sur scène, les frères Guy et Howard Lawrence annoncent leur plaisir d'être la tête d'affiche du festival (après deux éditions en ouverture) et pour cause : le duo enchaine tube sur tube depuis quelques mois de l'autre côté de la Manche et ont sorti en point d'orgue "Settle", un premier album nommé au Mercury Prize. "Une irrésistible machine à danser", c'est ainsi que l'on serait tenté de définir Disclosure en live , qui ne nous laisse aucun répit et enchaine un nombre indécents de hits ("Latch", "White Noise", "You & Me", "When a Fire Starts to Burn"), dans un savant mélange de garage, de R&B, de house, pop, hip-hop et drum n'bass.