ENDEA OWENS

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Festival parisien annuel, Jazz à la Villette doit cohabiter cette année avec les Jeux paralympiques de Paris 2024 et a dû modifier un peu son format. Les concerts ont lieu du 29 août au 8 septembre et se déplace cette année au Périphérique (l'espace Charlie-Parker, situé dans la zone nord de la Grande Halle abrite le Club France). Jazz à la Villette accueille chaque année amateurs et passionnés de jazz. Le 30 août 2024, le festival accueillait notamment Makaya McCraven Bandleader charismatique et batteur de génie.

Nous sommes arrivés au Périphérique et avons eu la chance d'assister à la première partie, l'américaine Endea Owens & the Cookout, originaire de Detroit.
Dynamique, furieuse, joyeuse, rapide mais précise, technique mais accessible, les adjectifs qualificatifs manquent pour décrire la musique d'Endea Owens et des musiciens du « Cookout ». Endea Owens a joué avec Wynton Marsalis et Diana Ross et cela se sent dans sa musique : elle prend du premier sa capacité à s'approprier des classiques et des patterns de la musique jazz, de la seconde un goût pour la musique puissante, un art pour emmener le public avec soi. L'ensemble Endea Owens and the Cookout s'est bien trouvé de ce point de vue : les musiciens, du chant à la batterie, alternent parties solo déchaînées (les décibels sont montés, on vous aura prévenu), quoique très précises, et refrains à travers lesquels les instruments se servent les uns les autres. Malgré une qualité technique exceptionnelle, et une vraie capacité à emballer le public, on regrettera quelques passages un peu convenus, qu'il s'agisse de la présence scénique ou de la structure musicale. En quelque sorte un respect très poussé du style « jazz », quitte à faire des passages d'improvisation un moment que l'on devine finalement assez peu spontané. Le plaisir demeure au rendez-vous, et on ne doute pas du potentiel prometteur d'Endea Owens comme de son ensemble !

Place ensuite à la tête d'affiche que nous attendions avec ferveur ! Makaya McCraven sait s'entourer de « tueurs » et il le prouve encore une fois : on a l'impression d'assister au concert d'un super groupe, composé de supers héros de la musique. Le répertoire jazz très progressif de Makaya McCraven permet à chacun des musiciens d'ajouter sa touche et ses notes pour permettre aux musiques d'évoluer, Marquis Hill jouant le rôle de gouvernail mélodique grâce à sa trompette et ses interventions précieuses, rares ou plus soutenues selon ce que semble dicter la musique. Et là se trouve la force de l'ensemble : aucune note ne semble jouée au hasard, les solos paraissent aussi spontanés que bien pesés, le superflu est presque inexistant, de sorte que les morceaux se développent naturellement, en douceur. Le contraste est total avec la musique beaucoup plus punchy d'Endea Owens, preuve que le jazz continue de se présenter en genre vaste et composé de sensibilités diverses. Makaya McCraven semble finalement un peu plus omniprésent que les musiciens qui l'accompagnent, c'est notable, mais peu dérangeant en définitive, amenant un certain dynamisme à un répertoire (trop ?) progressif, l'adjectif restera celui-ci ! En définitive, une soirée de concerts pointus et soutenus !

Prochains concerts dans notre liste d'artistes favoris sur Jazz à la Villette édition 2024 : Anthony Joseph, Brad Mehldau, Curtis Harding et bien sûr la soirée de clôture qui accueillera General Elektriks et Delgres pour un final plus éclectique ! Voir toute la programmation du festival et réserver (vite)